Sachiko se réveilla, comme à son habitude, en retard. C’était un peu la rengaine ces dernier jours. Le pire c’est qu’Hibaru ne la réveillait pas. « Parce que tu te surmène trop. Le sommeil c’est crucial pour être efficace en journée» martelait-il chaque midi quand elle osait se protester que ses jardiniers se plaignaient de ses retards répétitifs. « Tu te rappelle tout de même qu’il y a moins de deux semaines je suis venu te chercher sur ton lieu de travail après que tu sois tombée dans les les pommes par manque de sommeil? Non. Repose toi plutôt.»
C’est vrais qu’il n’avait pas tord. Mais là, la matinée était bien trop entamée pour pouvoir rester plus longtemps au lit et en moins d’une trentaine de minutes elle était déjà en route pour les jardin suspendus. Et comme d’habitude, Hibaru l’attendrait avec un bon petit repas pour le midi.

[...]

Hibaru avait réussi à décrocher, en tant qu’architecte, le projet de restauration de la bibliothèque principale de Todayô et ce matin là il était sur le chantier pour prendre des mesures afin d’élaborer les premières esquisses du projet. Il avait déjà beaucoup d’idées en tête mais il n’était pas encore sur de posséder tout l’argent et les matériaux nécessaires à sa réalisation. Mais bon, il ferrait comme il pourrait et il était déjà suffisamment content d’avoir enfin quelque chose à réaliser qu’il se fichait pas mal des contraintes auxquels il aurait à faire face.
Alors qu’il était affairé à poser les côtes sur les nombreux papiers qui représentait le bâtiment existant, un homme, visiblement celui qui s’occupait de la gestion de la bibliothèque, vient le voir pour lui dire :
«- Monsieur Hikatsu? Une jeune femme vous réclame à l’entrée de la bibliothèque. Elle avait l’air assez anxieuse. Elle a dit que votre femme avait un problème.»
A ces mots, Hibaru pensa qu’elle avait encore fait du surmenage et qu’elle ne faisait pas suffisamment attention à sa santé.
«- Dites lui de m’attendre. Je fini rapidement cette pièce et je la rejoins.
- Très bien. Je vais la prévenir.»
Halala, elle était vraiment incorrigible. Mais bon, c’est bien pour ça qu’il l’aimait.
Finalement, cinq minutes plus tard, il avait replié tout son matériel et se rendait au lieu où l’attendait la jeune femme.

[...]

Sachiko était désemparé. «Et voilà», se dit-elle, «comme j’ai dormi trop longtemps, personne n’est aller vérifier si les installations d’irrigation marchait correctement». En effet une des conduites principales avaient été obstruée dans la matinée et ça seulement quelques minutes avant qu’elle arrive.
Cela pouvait pourtant paraître anodin car tous les jours des problèmes comme celui-là survenait dans les jardins suspendus et elle n’avais pas besoin d’être présente pour que ses mécaniciens le résolve. Malheureusement pour elle, la conduite était toujours bouchée alors qu’ils étaient dessus depuis bientôt deux heures. Visiblement le bouchon semblait s’adapter à la dimension des canalisations au fur et à mesure de sa progression. Alors, au vu du problème, Sachiko avait demandé à sa seconde, Aruna, d’aller quérir son mari pour voir s’ils ne pouvaient pas les aider.
Aruna arriva alors accompagné d’Hibaru.
«- Aruna m’a appri que tu avais une canalisation bouchée. C’est pour ça que tu me fais venir?! Tu sais que maintenant j’ai enfin en charge un gros projet alors...
- Je suis vraiment désolé de te faire venir ici! Mais mes mécaniciens n’arrivent pas à venir à bout de ce bouchon. Ce qui n’est pas normal. Mais le gros problème c’est qu’une partie des plantes arrosées par cette canalisation ont besoin d’un arrosage toutes les heures. Et là ça va faire deux heures qu’elles n’ont rien reçu. Du coup j’ai peur de les perdre.
- Ha oui, je vois ton problème. Mais le truc c’est que je ne vois en quoi je vais bien pouvoir t’aider.
- Si, je pensais que tu pourrai utiliser ta capacité à passer à traverser les objets pour essayer de voir ce qui bloque cette conduite.
- Pourquoi pas. Je te dis ce qu’il en est.»
Et sur ces dernières paroles il s'approchât de la conduite.
«- A quel niveau est le bouchon, demandât-il à un des mécaniciens.
- A peu près par là. Mais le problème c’est qu’il continu d’avancer alors que le diamètre de la conduite rétrécit. Du coup je pense qu’il finira par s'arrêter mais il sera complètement coincé.
- Bon, je vais voir.»
Hibaru prit la forme d’un nuage de vapeur et se volatilisa complètement pour réapparaître quelque secondes plus tard.
«- Alors? questionnât Sachiko à son mari une fois qu’elle fut près de lui.
- Je pense en effet que ce bouchon n’est pas normal. A moins que tu croises souvent dans les canalisations des éponges bleu poilues qui ont deux yeux rond comme des billes.
- C’est un animal?! Je n’ai jamais entendu parler d’un tel spécimen. Mais d’où est ce qu’il est arrivé?
- Ben, seul toi à la réponse. En tout cas je pense que si c’est une sorte d’éponge, ajouter de la pression dans le tuyau ne va faire que le bloquer. Du coup le mieux c’est sûrement de faire passer l’eau dans une déviation et de démonter celle qui contient l’animal.»

Aussitôt dit, aussitôt fait. Sur les ordres de Sachiko, la petite équipe de mécaniciens créèrent la canalisation de substitution en moins de dix minutes et cinq minutes après elle était reliée à la canalisation bouchée. L’eau était à présent déviée et retournait se déverser dans les plantes assoiffées qui attendaient leur ration depuis le début de la matinée.
«- Au moins une bonne chose de faite. Je sens déjà qu’elles vont mieux, lâchât Sachiko dans un soupir de soulagement.
- Sûrement. A présent il faut dire à ton équipe de démonter la section bouchée.
- Pas de problème. Ils s’en occupent déjà.»

A présent le bout de canalisation obstrué était au sol et les mécaniciens étaient en train de pousser la bestiole du coté plus large de la conduite à l’aide d’un long bâton en bois. Ils ne leur falluent pas plus d’une minute pour faire sortir un boule de poile bleu et humide. Tout le monde était très intrigué par cette chose. Oui, parce que personne n’avait jamais vu ça au paravent.
Alors, dans son élan de curiosité, Sachiko s’approchât de l’animal qui n’était pas plus gros d’un ballon de volley. Mais brusquement il se mis à s’agiter et à envoyer de l’eau partout. Surprise, elle fit un bond en arrière en se cachant la figure. Les autres personnes aussi se cachèrent derrière leur bras pour ne pas recevoir d’éclaboussures car personne ne pouvait assurer qu’il s’agissait bien d’eau.
Lorsqu’Hibaru relavât la tête, il voyait la boule de poile s’échapper en courant à travers les allées des jardins.
«- Vite!! Notre animal s’échappe! Il faut le rattraper avant qu’il ne fasse d’autres problèmes dans le jardin!»

Mais, alors que le groupe partait à la poursuite de la bestiole, un fort battement d'aile résonnât dans l’air et un cri de détresse se fit entendre.

5h51 : Deux jours après la visite du bras droit de la grande Impératrice, Edelein avait terminé son paquetage pour partir à la recherche du fameux métal des nuages. Il ne lui avait pas fallut beaucoup de temps pour récupérer toutes les affaires dont elle avait besoin : des vivres pour le voyage et de l'argent au cas où. Il ne lui manquait plus que la monture... En effet, il n'était pas aisé de se rendre dans les contrées lointaines où était enterré ce métal rare. Il fallait traverser presque toutes les terres de Verden et terminer par un envol vers les nuages... Ce métal se trouvait dans des coins très reculés de la zone céleste. Une elfe noire ne sachant pas voler, il lui fallait une monture adéquate pour passer un voyage sans encombre et sans surprise.

Elle avait planché une journée entière sur la question tout en fabriquant en quatrième vitesses les dernières commandes de ses clients, mais elle ne trouvait pas de solutions à son problème. La veille au soir de son départ, un homme du nom de Baltimor entra dans sa forge pour récupérer une table en fer forgé et se rendit compte de l'embêtement de la jeune elfe (à vous avouez que cela est très très rare !). Elle lui en donna les raisons et avec une extrême amabilité, il lui proposa de lui vendre une monture très spéciale ! Une pointe de soulagement dans ses yeux verts émeraudes, elle convint d'un rendez-vous le lendemain même.

6h00 : Edelein venait de fermer sa forge à double tour en utilisant toutes les incantations de protection et de défense elfiques qu'elle connaissait. Il ne pouvait y avoir aucun problème pendant son déplacement. Elle avait aussi prévenu tous ses clients principaux de son absence exceptionnelle, en écrivant une lettre sur un parchemin qu'elle posta délicatement dans la boîte aux lettres la plus proche, c'est à dire devant sa forge. Avant d'attraper son gros sac qu'elle jeta avec grâce sur son dos, elle y accrocha son arc et son carquois et ferma son manteau noir aux runes elfiques argentées jusqu'en haut. Un froid matinal piquait un peu trop sa peau noir. Ça y était ! Elle était prête ! Elle se mit donc en route, traversant Mannheim d'une démarche rapide et élégante en direction du sud.

6h36 : Edelein venait de passer la garde d'entrée de la ville et avait présenté patte blanche. Elle continua donc sa route tranquillement vers le sud pour rejoindre un petit village du nom de Ammorbach.

8h00 : Ammorbach. Petit hameau tranquille qui sortait de la brume matinale des grandes terres vierges de la zone du milieu. Elle se dirigea tout droit vers la maison la plus grande du mini village : l'auberge. Elle y entra, nullement surprise qu'elle fut déjà ouverte. Baltimor l'attendait devant son comptoir. Il lui serra la main vigoureusement et lui offrit un bon thé chaud à base de plantes aromatiques qui venait tout droit de la zone céleste... Quelle coïncidence ! Puis, ils finirent par parler affaire. La monture était prête, elle l'attendait dans l'écurie à l'intérieur de la cour. Il la lui vendait pour la modique somme de 30 piécettes. Elle en fut ravie !

8h24 : Baltimor conduisit notre jeune elfe vers l'écurie, sans cacher son excitation. Edelein n'avait encore aucune idée du spécimen qu'elle venait d'acquérir et espérait seulement que son jeune client à la barbe noire et vigoureuse ne l'avait pas dupé. Mais pourtant ses instincts d'elfe lui donnaient une entière confiance. Et elle ne fut pas déçue. A peine, elle entra dans l'écurie qu'un hennissement puissant raisonna dans l'air et une sorte de courant d'air lui effleura le visage. Elle marcha quelques mètres et stoppa net. Surprise, elle en perdit le contrôle de sa respiration. Face à elle, un animal d'une splendeur à couper le souffle la regardait, curieux. Blanc comme la neige, des ailes qui semblaient être en coton, une grande crinière grise sur le côté et deux yeux dorés en haut d'un long museau, un pégase la questionnait du regard. Elle devait être la première elfe noire qui rencontrait son chemin et lui, était le premier pégase qu'elle voyait. Intelligent et courageux, il s'avança vers elle pour plonger ses yeux or dans ses yeux émeraudes et lui tendit le museau en signe de bonjour. Reprenant le contrôle de son corps, Edelein baissa la tête en fermant les yeux, signe de respect que chaque elfe accordait à toutes créatures qui les fascinaient. Puis, elle lui flatta l'encolure de sa fine main noire. "Ces deux-là sont fait pour s'entendre ! Je savais que Foudre trouverait un maître digne de sa beauté !" Baltimor, par la pensée, venait de rappeler à l'elfe qu'il existait encore. Son pégase s'appelait donc Foudre ? Elle en fut encore plus ravie.

8h47 : Edelein était sur le point de partir : elle avait sortie Foudre de son étable et l'avait accroché dans la cour. Elle avait posé sur le bas de son dos son sac de telle manière à ce qu'il ne tombe pas et profita pour mettre son arc et son carquois en bandoulière autour de son manteau. Elle fit ses au revoir à son fidèle ami et client et grimpa sur le dos du pégase. En deux mots elfiques, les rennes se détachèrent du poteau et atterrirent dans ses mains. Et, à peine elle susurra aux grandes oreilles de sa monture de partir librement, Foudre s'envola gaiement vers le ciel. Jamais Edelein n'avait eut autant de sensations en même temps : effrois, surprise, enchantement, émerveillement. Son coeur s'emballa de joie et un rire enfantin plein de bonheur s'échappa de sa bouche. L'air frais battait son visage et la vitesse que prenait l'animal l'emplissait d'une frénésie intense. Elle jubilait ! Son voyage allait être digne de la valeur de sa mission !

11h07 : L'étrange duo avait pour vue une étendue de nuage et de gros cailloux volants. Ils venait de traverser : les zones terrestre, désertiques et aquatiques sans un seul arrêt et avec une vitesse folle. Maintenant, la zone céleste s'offrait à perte de vue et embêtait grandement notre jeune elfe. Comment allait-elle faire pour retrouver ne serait-ce qu'un centimètre carré de métal des nuages ? Autant dire qu'il fallait chercher une aiguille dans une meule de foin. Elle décida alors de faire un arrêt sur l'île lévitante la plus proche pour de plus amples informations. Il s'agissait entre autre des jardins suspendus. D'un coup de renne, elle indiqua à Foudre qu'il devait s'y poser.

11h13 : Dans un grand battement d'aile, le pégase arrivait à quelques mètres du sol au milieu d'une végétation luxuriante. L'atterrissage allait se faire tranquillement quand une petite boule poilue bleue sortie ne nulle part, sauta sur la tête de Foudre, qui hurla d'effrois. L'animal disparut aussi vite qu'il était apparut, laissant au pégase une peur farouche et incontrôlable. L'elfe noir avait beau crié doucement tous les mots d'apaisement elfiques qu'elle connaissait, de tirer sur les rennes, de lui flatter l'encolure, rien n'y faisait. Dans une furie destructrice, le pégase s'écrasa par terre dans un bruit tonitruant. Edelein, échappant au choc par un bond en extension de deux mètres de haut, se réceptionna sur ses deux pieds tel un véritable chat au milieu des fleurs écrasées. Elle ne chercha pas à savoir qui l'avait agressé aussi sauvagement, même si l'idée de le chasser à coup de flèches avait effleuré sa conscience, elle se préoccupa plus de la santé de son animal couché par terre. A priori, il allait bien, enfin en ce qui concernait sa tête et ses pattes. Mais, elle avait peur pour son aile gauche qui était sous son flan, il était tombé dessus. Elle releva la tête précipitamment pour observer les nouveaux arrivants dans la clairière. Dangereux ou pas, son attitude d'elfe était sur la défensive et elle attendit, une main noire posée sur le pégase, une autre main positionnée dans son dos à la recherche de son arc, une réaction de leur part.

Le petit groupe se précipitât dans la direction où provenait les cris et celle qu’avait suivie le drôle d’animal. A cet endroit la végétation était des plus luxuriantes et avec le retard qu’ils avaient, Hibaru pensait qu’il ne retrouverait pas facilement la fameuse boule de poils.

Mais alors qu’ils débouchèrent sur une clairière, Hibaru se stoppât net à la vue de deux étranges créatures : un pégase (c’était la première fois qu’il en voyait un et il ressemblait vraiment à l'idée qu'il s'était faite de cet animal à travers les légendes qui les entouraient) et une espèce d’humaine mais toute noire, noire comme le charbon avec de grandes oreilles. Un peu comme les elfes pensât-il, même s’il n’en avait jamais vu.
Mais ce qu’il remarquât tout de suite se fût ses yeux verts qui les dévisageaient. Et au vu de ses gestes habiles pour dégainer l’arc qu’elle portait dans son dot, Hibaru savait qu’elle savait très sûrement bien maîtriser les armes et cela présenter un danger pour le groupe. Il n’hésita donc pas un instant et dégainât le sien en le pointant sur cet nouvel être inconnu. C’était vraiment la journée des découvertes, pensât-il.
«- Qui es-tu?» demandât-il à la jeune femme. « Et que fait-tu ici?»
Quelle question débile se dit-il. Depuis quand les gens avaient-ils besoin de préciser ce qui les amenaient dans telle ou telle partie du monde. Mais l’aspect plutôt étrange de cette femme inquiétait Hibaru.
Sachiko, qui était juste à côté de lui, trouvait sa réaction trop hâtive et pas très réfléchie, une fois de plus. Mais elle aussi avait vu le regard méfiant de l’elfe et quelque part sa prise d’initiative la rassurait.

Le groupe était là, arrêté au bord de la clairière comme statufié. Alors que l’ambiance était en train de s'alourdir, que chacun s’observait et que d’autre se questionnait sur le pourquoi du comment-en-est-on arrivé-là, un bref bruit dans les feuillages mis en alerte le couple.
«- Sachiko?! , adressât Hibaru à sa femme sans perdre de vu la femme de sa visée.
- Oui, j’ai remarqué aussi.»
Et d’une voie magnifique, elle entamât un chant, comme elle savait si bien les faire. Alors les plantes se rabattirent d’un seul coup sur l'endroit d’où avait émané le bruit. Une fois le chant terminé, un pouvait à présent entendre des sortes de gémissements.
«- Je pense qu’on le tient.
- Je le crois aussi.
- Merci en tout cas à nos mécaniciens qui ont fait du beau travail tout de même, enchaînât Hibaru au reste du groupe tout en abaissant son arme de la jeune femme. Et pour elle, je ne pense pas qu’elle nous veux du mal. Mais d'ailleurs qui est tu donc?» lui redemandât-il.

La jeune femme rangea son arc et après s’être redressée, elle s’adressa directement à Sachiko :
«- Je suis Edelein Lyll, fille de Smarad, elfe noir de la tribu des Écrins blancs, et d'Elend, elfe blanche perdue. Je viens de la zone du milieu, plus exactement de la ville de Mannheim. Je ne voulais pas vous causer d'ennuis, ni de vous effrayer avec mon arc. Malheureusement, je suis assez inquiète pour Foudre, mon pégase que voici, qui a fait une chute après l'attaque d'un animal que je n'ai pu identifié, et j'ai bien peur qu'il aie une aile cassée. Il faudrait l'emmener d'urgence voir un spécialiste. Ma magie elfique ne me permet pas de guérir les blessures.»
Une elfe noir et un pégase! Alors là, Hibaru était scotché. Lui qui n’avait pas eu l’occasion de beaucoup voyager, il était surpris de voir que de tels êtres mythiques puissent se rendre à deux pas de chez lui.

Quand à Sachiko, plus rien ne la surprenait. C’est donc d’un pas ferme mais avec un sourire rassurant qu’elle s'approchât d’Edelein et de sa monture. Arrivé à leur niveau, elle s’abaissât près du pégase afin de l'ausculter et de voir ce qu’on pouvait bien faire pour lui venir en aide.
Malheureusement, elle ne connaissait absolument rien à ce genre de spécimen.
«- Si cela vous convient, je vous propose de faire venir notre spécialiste des animaux mythologiques. Je pense qu’il pourra mieux vous aider que moi. J'irais le chercher dés que nous en aurons fini avec cette boule de poil bleu.»

Alors que Sachiko était en train de regarder l’état de la pauvre bête, Hibaru observait plus en détail l’elfe. Pas trop mal, pensa-t-il. Mais pourquoi portait-elle des vêtements aussi sombre alors que la couleur de sa peau était déjà si soutenue? La tunique étant presque de la même couleur que sa peau et tellement près du corps qu’à cette distance on pouvait presque penser qu’elle était nue. Ce qui avait quelque chose d’assez provoquant. En tout cas trop pour lui.
Mais il fut tiré de ses songes par Aruna :
«- Monsieur Hikatsu, vous devriez vous occuper de la bête que nous avons attrapé.
- Heu... Oui, en effet.»
Alors il s’approcha de la boule de feuillage qui s’était formé et avec deux des mécaniciens ils en extrèrent une boule de poil... mais rousse!
«- Qu’est ce que ce maudit chat fait là! Et où est passé notre éponge poilue bleu?!
- Qu’est ce qui se passe? questionnât Sachiko en entendant son mari râler.
- Il se passe que nous avons pas réussit à attraper notre proie et que la seul chose qu’on ait capturé, c’est un vulgaire chat!
- En effet, c’est problématique. Bon, Haruna, je suis désolé de devoir te demander de faire les taches les plus ennuyantes aujourd’hui, mais j’aimerais que tu t’occupes d'aller chercher notre spécialiste en ville et de le ramener ici pour qu’il puisse ausculter la bête.
- Pas de problème, je m’en charge.»
Et sur ce, elle allât.
«- Quand à vous, dit-elle aux mécaniciens, vous pouvez retournez à vos occupations. Mon mari et moi nous chargeons de retrouver ce petit monstre qui sème la terreur dans les jardins.»

A peine Sachiko avait-elle donnée les dernières directives qu’Edelein s'exclamât en ressortant ses armes:
«- Je veux vous aider dans votre quête. Je pense pouvoir vous être d'une grande utilité et je préférerai partir en chasse plutôt que de rester ici à rien faire.»
Le couple était vraiment surpris, ne sachant quoi dire. Bien sur, plus ils étaient nombreux et plus ils auraient de chance pour mettre la main sur cette drôle de bestiole mais le problème c’est qu’il ne connaissaient absolument rien d’elle.
Mais Sachiko perçu dans le regard insistant qu’elle lui portait qu’elle savait ce qu’il fallait faire pour retrouver l’animal.
Puis elle se retournât vers les buissons en tendant l'oreille. Hibaru et Sachiko avaient devinés qu’elle avait l'ouïe surdéveloppée.
Ils la laissèrent donc scanner l’environnement par son sens de l’écoute pointu, et ne bougèrent pas depuis qu’elle avait formulé un «Chuuut» plutôt autoritaire pour qu’il n’y ait plus un seul bruit.
Après un long moment elle déclarât enfin:
«- Je dirai que la bête que vous cherchez se trouve une centaine de pas au Nord et une cinquantaine à l'Est. Mais, il se déplace. Il faut faire vite.»

Et sur ce, elle partie comme un boulet de canon dans la direction qu’elle avait indiqué. Avec un petit temps de latence, le couple se mis en chasse aussi. Mais alors qu’ils commençaient à la perdre de vue, Hibaru s’adressa à Sachiko en haletant :
«- Pourquoi est-ce que tu n’utiliserait pas ton chant un autre fois. J’ai peur que si elle attrape la bête elle lui fasse sa fête, au vue de ce que la boule bleu a pu faire à sa monture.
- Tu as raison. En plus je peux savoir exactement la position de la bête avec les chant. Les plates se chargeront de la capturer pour nous.
- Oké. Je rappelle à l’ordre notre elfe.»
Et d’une voie détonante, Hibaru s'écriât : « Edelein!! Arrêtez vous!!»
A ce moment là Sachiko recommença un de ces magnifiques chants qu’elle connaissait. Elle ne faisait plus qu’un avec les spécimens de son environnement et avec un grand fracas, non loin d’eux, des lianes s’emparèrent de leur proie tant convoité.
Sa trance terminée, Sachiko dit :
«- C’est bon, j’ai la confirmation que nous tenons notre boule bleu. Vas la chercher. Communiquer avec les plantes pour ce genre de chose m’épuise.
- Pas de problème, je m’en occupe.»
Et Hibaru passa devant Edelein pour rejoindre le piège tendu. D’une main vive il arrachât les lianes qui bloquaient à terre l'animal tout en le laissant empêtré pour éviter qu’il ne s’enfuit de nouveau.
Revenant à l’endroit où il avait laissé sa femme et l’elfe, il s'écriât :
«- C’est bon! On le tient! On peut dire que la bête nous aura donné du fil à retordre. Nous te remercions Edeleine pour nous avoir permis de le retrouvé. Sachiko ne pouvait sa permettre d’utilisé son pouvoir sur toute les plantes des jardin en même temps afin de savoir où il se cachait. Au fait, nous ne nous sommes pas présentés! Quelle impolitesse. Voici Sachiko, ma femme, botaniste référante des jardins suspendus mais aussi dirigeante de l’île flottante de Tadayö, et moi même, Hibaru, simple architecte.
- Désolé de ne pas vous avoir accueillît comme il se doit. Mais au vu de l’heure, voulez vous vous joindre à nous pour le déjeuné? En passant nous laisserons votre monture à notre spécialiste.»

La scène suivante se passa très rapidement. Le couple arrêta Edelein en route, la Dame chanta une nouvelle fois de sa voix magiquement charmante, l'homme s'occupa de récupérer la boule de poil dans les fourrés, au grand damne de notre chère elfe noire. Elle qui aurait tellement voulu le chatouiller avec quelques flèches... Mais bon, elle n'y pouvait rien. Elle n'était pas sur ses terres, mais sur leur terre et n'avait malheureusement aucun droit par rapport au jeune couple. Joyeusement, l'homme se présenta à elle... Enfin ! Mais, elle ne lui en tint pas rigueur, elle était juste curieuse d'en savoir un peu plus sur leur compte... Après tout, elle, Sachiko, l'étonnait tellement, qu'elle n'avait qu'une envie s'est d'en savoir plus. Avec le même signe de tête respectueux, cette fois-ci répété deux fois, une fois pour Hibaru et une fois pour Sachiko, elle approuva leur présentation.

Sans empressement, Edelein considéra leur proposition. Le dernier repas qu'elle avait pris remontait au petit matin et il était vrai, elle devait l'admettre, elle avait un petit creu. Enfin, un repas elfique suffisait pour tenir quelques jours sans gros efforts, mais le voyage qu'elle venait de faire et celui qu'elle s'apprêtait à poursuivre l'obligeaient à faire une étape dans une auberge. Donc, avec sa voix tout naturellement froide, elle prit sa décision :

"Je serai ravie de partager le déjeuner avec vous et j'apprécie votre aide pour Foudre !"

Sur ce, l'elfe noire les suivit jusqu'à la nouvelle clairière, créée par ses bons soins, où Foudre l'attendait patiemment, couché sur le sol. Elle s'approcha de lui gracieusement, lui souffla quelques mots aux oreilles et l'aida à se relever tranquillement, mais sûrement. L'animal garda l'aile repliée, mais marcha à leur suite dans un silence plombant. Ils l'amenèrent vers un grand bâtiment blanc, où se trouvait le vétérinaire dont parlait Sachiko. ils le laissèrent là et se dirigèrent vers l'endroit où il déjeuneraient...


[topic clos]